Élections historiques et nouvelles Intelligences artificielles ne font pas bon ménage. Nous sommes en effet dans l’année de tous les dangers avec la moitié des démocraties dans le monde qui votent en 2024 tandis que plane une menace de manipulation massive. Jamais le danger de cyber-ingérence n’était apparu aussi élevé tant l’IA générative donne aux ennemis de la démocratie des moyens sans précédent de déstabilisation. Dans ce contexte, les élections européennes s’annoncent particulièrement cruciales, elles représentent en effet un immense « crash test démocratique » aux conséquences géopolitiques potentiellement majeures.
« Maîtriser l’IA, c’est maîtriser les réseaux sociaux et leurs pouvoirs d’influencer les élections »
Ce rapport écrit par Axel Dauchez et Hendrik Nahr, propose une série de propositions concrètes issue du programme « Democratic Shield » (une initiative de Make.org regroupant des acteurs de la société civile comme SciencesPo, RSF, France Digitale, Sopra Steria, Schuman Foundation, ACTE, Alliance4Europe, EU Disinfo Lab, DemocracyWatch, Mozilla, et Digital New Deal).
Ce document explore également les mesures issues d’un atelier organisé sur le thème « Democratic Shield » au Comité économique et social européen à Bruxelles. Il examine en profondeur les propositions visant à :
- renforcer la période de réserve pour éviter aux deepfake de faire basculer les élections dans les dernières 48h comme en Slovaquie.
- imposer des « codes de conduite » aux candidats et médias s’assurant que les fake news ne soient pas relayées par ces parties-prenantes.
- promouvoir la recherche de consensus entre citoyens via des outils technologiques.
- qualifier juridiquement les algorithmes publicitaires des réseaux sociaux comme « IA à risque élevé (AI Act) » pour imposer transparence et certification à ces IA qui amplifient la viralité des fakenews pour accroître leurs revenus.