Et si le CAC 40 ubérisait… sa R&D
GRANDS GROUPES, PASSEZ AU ‘’R&D VENTURE’’ !
La révolution numérique a littéralement fait exploser les barrières à l’entrée de l’innovation : il suffit d’un peu de financement pour qu’éclosent des idées révolutionnaires qui ne pouvaient naître autrefois que dans des grands centres de Recherche et Développement (R&D). L’innovation a basculé, elle passe de la verticalité à l’horizontalité. Du programme de longue haleine, à forte intensité capitalistique, Concorde et Plan Calcul, à l’âge du garage et des écoles de code. Les jeunes les plus créatifs ou inventifs, c’est-à-dire en fait une part considérable d’entre eux puisque ces caractéristiques sont l’apanage de la jeunesse, se tournent donc aujourd’hui naturellement vers l’entreprenariat. On s’en réjouit, on a raison…
On a raison, mais ce mouvement peut aussi s’analyser comme un ‘’brain drain’’ des grands groupes vers les startups. Il réduit le nombre de talents disponibles pour les grandes structures. L’attitude de notre jeunesse se comprend parfaitement : les structures pyramidales ne leur permettent pas de s’épanouir, leur voix n’y est pas entendue ? Ils parlent, sans le savoir, comme le personnage de Coluche : « La société n’a pas voulu de nous ? Qu’elle se rassure, on ne veut pas d’elle ! »
La vérité est qu’on ne peut plus continuer comme ça. La vérité est que les startups et les grands groupes ne peuvent pas vivre les uns sans les autres. La vérité est que, demain et dès aujourd’hui, pour innover, il faut apprendre à combiner deux approches : l’une plus verticale et sans doute défensive sur les business existants qui devront continuer à évoluer pour préserver leur valeur, principalement centrée sur une démarche d’innovation interne. L’autre plus horizontale en acceptant d’aller faire son marché dans le maquis des start-ups pour y trouver technologies, compétences, nouveaux usages et talents de demain pour l’entreprise.
Cette seconde approche nécessite d’aborder l’acquisition de start-ups en effectuant une révolution copernicienne. La France n’est pas la Silicon Valley, certes, mais nous avons une forte tradition de Recherche et Développement, d’une part, et la French Tech une réalité à l’échelle mondiale d’autre part. Il faut partir de ces deux points fort pour revisiter l’acquisition de startups par les grands groupes, le fameux ‘’corporate venture’’. Il faut en quelque sorte initier une démarche de ‘’R&D venture’’ ou « Innovation Venture »…