« Soit nous partageons les données entre nous (en se dotant d’une infrastructure), soit elles resteront centralisées par les Bigtech »
Ce livre blanc est le fruit de nombreuses discussions avec les acteurs privés et publics qui participent à la création d’un écosystème numérique français, souverain et compétitif. Il tente de traduire le plus pragmatiquement et utilement possible leurs attentes dans cette grande aventure qui est celle de la donnée, et au-delà de la data, du numérique de confiance dans son ensemble.
Des parties-prenantes parfois inquiètes de notre retard dans Gaia-X par rapport à nos amis allemands, et par conséquent vigilantes sur les conséquences technologiques, juridiques et commerciales que cela peut impliquer sur notre souveraineté.
Sommes-nous résignés à voir nos données stratégiques, voire d’intérêt général (santé aujourd’hui, éducation ou énergie demain…) déléguées complètement à des hyperscalers américains ou chinois ? Les perturbations géopolitiques actuelles nous invitent pourtant à ne pas choisir le chemin dangereux des dépendances…
Allons-nous davantage nous impliquer dans Gaia-X pour imposer notre vision singulière de l’autonomie stratégique ?
« Pour que la start-up nation ne devienne un mirage, la France doit devenir aussi une infrastructure nation »
L’objectif de ce position paper est d’éclairer le débat sur ces questions complexes. En rappelant tout d’abord l’enjeu du partage des données pour la pleine maîtrise de notre destin technologique et économique, et ensuite en expliquant le plus précisément possible le rôle des data spaces dans cette stratégie. Pour la France, l’enjeu est de définir une “stratégie française de la donnée” s’inscrivant dans la Data Strategy européenne. La data ne doit pas devenir la grande oubliée de notre ambition du numérique de confiance. Notre conviction est que seul un État stratège peut penser et impulser un ensemble cohérent de programmes “Cloud, IA et Data”, qui permettra d’offrir aux acteurs métier des offres « de bout en bout » couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur numérique de confiance.
L’État devrait selon nous en effet orchestrer l’émergence d’une InfraTech du partage de données, basée sur des Communs Numériques, afin de pouvoir accompagner le développement des data spaces. Et ce faisant, offrir le socle technique et politique pour une troisième voie numérique européenne.
La demande de financement que nous exprimons dans cette note consiste finalement à doter la France des moyens pour peser dans l’opérationnalisation de Gaia-X et ainsi saisir les opportunités économiques que cela fait naître pour nos filières et écosystèmes afférents.
Comment ?
En finançant une InfraTech qui permette de :
- construire une infrastructure commune transversale afin de diminuer le coût de financement des data spaces métier
- ne plus dépendre des solutions étrangères en les désintermédiant
- enrichir les Communs Numériques
En finançant un pilotage commun qui permette de :
- soutenir les acteurs pour le développement des normes et labels
- créer une gouvernance dotée des moyens pour coordonner l’ensemble du programme entre
- les filières et les États
L’Union européenne dispose pour cela d’une opportunité unique de financement (“Simpl“ le programme de 65 Millions dédié au financement de ce « Smart Middleware » et plus largement le “2030 Digital Compass” doté de 150 Milliards).