Sur le marché des solutions de paiement mobile sans contact, des opérateurs privés contrôlent les systèmes d’exploitation mobiles et privilégient de manière discriminatoire leurs propres services au détriment de solutions françaises et européennes.
Par Houssem Assadi (Dejamobile), Lionel Baraban (Famoco), Nicolas Bruley (Antelop Solutions), Jean-Michel Chanavas (Mercatel), Vincent Duval (Paylib), Michel Ganzin (Groupement des Cartes Bancaires) et Raphaël Richard (PlayFrance.Digital)
L’économie numérique est le théâtre d’un rapport de force à sens unique. Grâce à des systèmes d’exploitation (OS) propriétaires, les grandes plateformes digitales enferment les consommateurs et les entreprises utilisatrices dans des écosystèmes fermés. Jouant de puissants effets de réseaux, ces big tech consolident ainsi leurs positions monopolistiques et entravent l’émergence de solutions concurrentes alternatives.
Le marché du paiement mobile sans contact en magasin en constitue une probante illustration. En effet, des big tech maîtrisant les OS mobile abusent de leur position dominante en se positionnant comme gatekeepers. Ils entravent ainsi l’émergence de concurrents français ou européens en matière de paiement mobile.
Si des solutions peuvent nous préserver de ce phénomène, elles ont toutefois besoin d’être soutenues par le législateur, notamment pour les rendre équitablement accessibles et permettre à nos citoyens de faire un choix non biaisé.